étrange ce qui se passe en moi
par exemple il 3h30, je fume une cigarette devant ma chambre et je me dis, tout ça, c’est moi qui l’ai gagné avec mon travail mon intelligence et ma volonté, moi toute seule, sans beaucoup si ce n’est des parents protecteurs et c’est déjà beaucoup, mais le reste je l’ai gagné avec la force qui est en moi.
la S
je ne sais pas si c’est parce que je lui en veux mais son image se dégrade de plus en plus dans ma tête.
Moi si j’avais écrit sur Facebook, s’aurait été pour l’emmerder, lui casser son coupe. D’ailleurs, elle a cessé. Donc c’est une S
C’est une pauvre meuf de cité, avec un mome sur le dos, sans travail.
Elle est venue avec sa fierté pour comprendre ce qu’il lui avait fait, pas pour le comprendre lui.
Elle est habillée à la "française" dans une ville où les hommes regardent les décolletés, avec un jean moulant.
Elle s’est présenté avec de l’autorité, et Azedine a baissé les yeux devant elle. Oui c’est ça. Je me suis demandé pourquoi il faisait le gros mâle devant moi, et baissait les yeux devant elle. C’est la même que Nadia. Il savait qu’il la perdait s’il lui faisait face, alors il se soumettait, et c’est pour ça qu’il n’y croyait pas.
Bref, je n’ai plus envie de parler de cette poufiasse.
Et lui,
ce gamin qui virevolte autour de lui sans avancer. Nadia, et Melissa l’ont bien dit, il n’y a qu’à le laisser faire, il s’enfonce tout seul. Ce type est paumé. Il a besoin d’une maman. Il a cru m’avoir perdu, mais il n’avait jamais cru en nous parce qu’il n’a jamais cru en lui. Alors il est allé se réfugier auprès d’une meuf qui l’a regardé comme un superman de dessin animé. Il avait juste besoin de ce regard que je ne lui donnait plus.
Il est loin de l’amour. Si je peux le comprendre, c’est que je suis comme lui, et c’est bien ça qui nous unit, la peur, et le désir.
Dire que j’étais comme lui, et je croyais aimer.
Que vais je faire de lui ? Comment vais je sortir de ce nouveau piège ? Je sais que j’en suis capable puisque je l’ai déjà fait, mais le temps passe, me ramène toujours les même problèmes devant le nez et je n’ai plus la force de la foi d’un jeune.
La maturité ! ! voilà ce que m’a dit un labo hier lol.
Est-ce que Azedine va avancer après le 5 oct ?
Ses mots hier !! ! Ils m’ont donné envie de fuir avec une force. Ils étaient à double tonalité. Les mots paraissaient être porteur d’espoir, de renouveau. Mais au milieu de ces mots encourageant, j’ai entendu les mots qui font peur. Il a comparé mes filles à ses filles, prétendant que ça n’irait entre nous que s’il prenait la place d’un père. Oh la la que non, jamais il ne touchera à mes filles jamais jamais jamais.
Cet homme est très injuste. J’ai tenté de l’aider avec ses enfants, mais il savait bien me faire comprendre que je n’avais rien à dire. Pourtant j’ai une bonne expérience, un bon feeling, et plein de bonne volonté. Mais dans sa cité, qu’est ce qu’on comprend de tout ça.
Oui j’ai compris par la réaction des gens et par le discourt d’Azedine, que dans sa cité, c’est comme les clodeaux de Jacky. Moins on n’en a et plus on s’accroche à ce qu’on a. Je pensais avec ma naïveté habituelle que quand on vit avec 50% d’étrangers, on y est habitué. Et ben non, un étranger reste un étranger, un intrus, une pièce rapportée. La haine pourrit cette ville que je vois maintenant comme un bout de terrain de stockage d’étrangers, en attendant qu’ils meurent.
Azedine ne peut même pas sortir avec sa tête. Quand il vient là ou quand on se balade, il ne se sent pas chez lui. Non, ce n’est pas parce que je ne le laisse rien faire ici, non, c’est parce qu’il ne sort pas sa tête de sa vie de plouc, il ne connait pas autre chose. Il a bien senti qu’avec moi, il y avait autre chose que cette vie de merde, mais au lieu de s’en exclure, il m’entraine dedans. Bien sûr, monsieur a raison !
et moi ?
Moi je ne sais pas vivre pour moi. Je regarde ma maison, mon jardin, et je ressens que j’aime tout ça, mais seule, je suis démotivée, sans courage.
Mais quand même, petit à petit, je sens émerger en moi une espèce de satisfaction et de tout petit sentiment de sécurité intérieure. Ici, je me sens en sécurité, j’aime mon travail. Les gens, les patients, les labo, me renvoie toujours cette image de personne gaie dévouée qui aime son travail qui est ouverte qui s’intéresse. J’aime cette image qu’on me renvoie et nul doute qu’Azedine la perçoit aussi, et s’il cherche à avoir le dessus, c’est que sans doute, il a du mal à assumer. Je dois être pour lui en même temps attirante, et pas rassurante.
J’ai du mal à accepter que ma vie ne l’intéresse pas. J’ai envie de m’immiscer dans sa vie pour faire partie de sa vie, mais malgré toutes mes tentatives, il ne regarde que lui.
Par contre, ce que j’ai constaté hier, c’est que je n’ai nul envie de tout perdre, et que si ça arrivait, eh bien, j’ai constaté que j’avais fait un énorme travail sans m’en rendre compte. J’ai tout construit avec une volonté de fer. Je me suis hissée hors de mon trou avec courage et détermination, et hier, je me suis vu retombée dans le trou, dans ce que j’étais avant, une pauvre meuf comme la S, qui s’accroche à un mec pour se sentir sécuriser, et recevoir un peu d’amour. La pauvre, si elle savait, ça l’aiderait. Mais je suppose qu’elle est aussi con que lui.
Maintenant, qu’est ce que je fais de tout ça ? Est ce l’EMDR qui a produit tout ça ?
J’ai quitté Facebook sans trop de difficulté, et suis très bien sans, ça ne me manque pas du tout, il m’arrive même d’oublier que ça existe. Il faut dire que j’ai compensé avec l’alcool et les médicaments, mais ça, je le gère.
Donc me voilà où je voulais arriver, dans cette solitude qui me parait pire que la mort, mais j’arrive à y vivre.
Comme m’a dit Azedine, maison et boulot. Ouais, c’est bien tombé, c’est exactement ce que je voulais faire, nous voilà d’accord pour une fois.
Seule avec soi-même, c’est terrifiant, mais un passage obligé. C’est comme un désert à franchir pour continuer la route. Ce n’est pas la première fois que je prends ce genre d’image, donc je suis encore devant mon désert, c’est long! !
La vie est très étrange, elle nous apporte ce dont on a besoin, mais pas comme on le désirait. LMH par exemple, a eu un effet fantastique que Azedine au niveau prise de conscience. La S idem. Oh la la comme j’aurais aimé que ni l’un ni l’autre n’arrivent.