Fiere
Mes lèvres s’étirent dans un sourire à travers mes larmes, je suis fière de moi.
Inutile de revenir sur un passé peu glorieux qui me fait honte car je me suis laissée faire je me suis soumise. Le pardon à moi même viendra sans doute un jour. Pour le moment je suis en train de gagner une grande énorme victoire sur ma peur d’être abandonnée. Et ceux qui connaissent cette peur savent qu’elle est tellement forte qu’elle peut pousser au suicide.
J’ai eu l’immense chance d’avoir une relation à distance. Ce n’était pas drôle du tout mais ça m’a énormément appris car cet homme était très irrespectueux contrôlant etc mais il était loin. Et ça m’a permise d’ouvrir un espace À MOI. il était fait d’angoisse et cette angoisse j’étais "obligée" d’y faire face car il me surveillait à distance et m’obligeait à rendre des comptes et m’interdisait tout lieu où il y avait des hommes donc en faite partout. Mais je n’étais pas si seule que ça car il y avait la petite boîte magique qu’est un ordinateur. Cet ordinateur c’était ma vie. J’y avais "mes amis" en faite juste un leurre. J’y passais mes we. À certains moment aucun de mes contacts n’étaient là et l’angoisse revenait m’étrangler la gorge. Cette histoire s’est terminée quand je me suis rebellée. J’avais remarqué que, quand je coupais le contact, j’allais mieux. Il me faisait un lavage de cerveau qui m’embrouillait et me rendait dépendante. Mais après quelques jours sans contact, mes pensées devenaient plus limpides et je reprenais le contrôle de ma vie.
Donc avec cet homme j’ai découvert qu’il y avait une force en moi.
Malheureusement l’idee de me mettre sous l’aile protectrice et chaleureuse d’un gentil ne m’avait pas quitter et j’ai vite trouvé ce gentil. C’était merveilleux mais ça ne l’a pas été longtemps. Alors il a fallu de nouveau se battre. Mais j’avais eu le temps de comprendre que je pouvais vivre sans relation et être heureuse. La relation sentimentale était quelque chose que je ne savais pas gérer. Mais trop tard j’étais avec mon gentil et je ne voulais pas le perdre. Alors il m’a fallu me battre avec moi meme. Et revoilà l’angoisse de la solitude et l’attente l’attente l’attente. Mon gentil pas si gentil juste normal est un homme qui ne supporte pas les contraintes. Ben me voila bien! ! Le problème le plus difficile, c’était de démêler ce qui venait de moi et de lui, de faire la part des choses, de mettre les limites où il fallait. Et il m’a fallu 2 ans. 2 ans, c’est peu. 2 ans pour arriver à dire "tu me reproches ceci cela. L’important n’est pas ce que je suis mais ce que tu penses que je suis. Si tu ne peux pas me supporter alors il vaut mieux que tu me quittes plutôt que je sois mal". J’en suis là, pas capable de le quitter et pourquoi je le quitterais puisque je continue à grandir, mais capable de vivre avec cette pensée sans angoisser. Vivre seule est devenue pour moi la meilleure des solutions. Qui aurait cru que je puisse avoir une telle pensée, moi qui était capable de préférer des coups plutôt que l’abandon. Aujourd’hui je recherche la paix la tranquillité et j’en suis capable parce que j’ai découvert que j’étais ma meilleure amie, celle qui me comprend, me guide, m’écoute, m’apporte de la joie. Seule n’est plus synonyme d’angoisse mais de découverte, de respect, de calme, d’authenticité.
Avec mon gentil j’ai découvert qu’on pouvait m’apprécier, du moins je l’espère mais j’ai aussi découvert qu’il me fallait mes propres amis car les amis de mon ami ne sont pas mes amis meme s’ils me manifestent de l’intérêt, tout simplement parce que les amis, ça marche par affinité et que pour avoir des amis, il faut commencer par etre soi même. Je ne savais pas être moi meme. Je faisais partie de ces trop gentils, ceux qui n’osent pas dire non, qui se dévouent par peur qu’on ne les aime plus, ces trop gentils frustrés. Alors cette chape de la solitude s’en est allée car j’ai commencé par la première amie que je dois avoir, moi, et les autres viendront naturellement. Ça ne peut pas être autrement. Impossible d’être spontanée, naturelle, authentique quand on ne s’aime pas. Et si on n’est pas soi meme alors impossible de se faire des amis avec qui on se sente bien. On ne se fait que des amis avec qui on se sent plus ou moins bien, et encore, difficilement.