pensées du jour
le détachement arrive depuis hier et avec lui, une perception différente des choses.
Le fait de repenser à lui provoque dans sourde douleur au fond de moi, et cette peur de peur ce que j’avais avec lui, et c’est toujours centré sur les même choses, sa famille, et l’Espagne, Hellin, la fête du tambour. Mais laissons tout ça à un autre jour où ça sera moins douloureux…
Y a deux façon de réagir, ou je me recentre sur moi, en regardant mon présent tel qu’il est pour en faire quelque chose de bien, ou je regarde le passé avec de la souffrance.
Je suis dans l’entre-deux, comme ça m’est arrivée bien souvent, quand ma vie est bouleversée. Cette fois, elle a 2 choses particulières, l’atteinte de ma vie professionnelle après 13 ans d’association, et le fait que je ne peux plus m’accrocher à un homme.
J’ai pris du plaisir à cette solitude qui m’offrait la possibilité de faire comme je le sens, sans peur de blesser ou de perdre. Je pouvais suivre mon ressenti, quelqu’il soit, y compris, ne pas manger, ou manger n’importe comment. Ce n’est pas très bon pour la santé, mais ça fait parti d’un plaisir que je m’offre.
Depuis l’histoire avec mon associé, mon énergie est tombée presque en dessous de zéro, c’est à dire que j’ai parfois peur de tomber malade. Je n’arrive plus à entretenir ma maison, à jouer du violon, à faire une machine, et même à me laver. C’est trop pour moi au niveau énergétique.
Je vais voir mon avocat ce soir, et j’espère que ça me redonnera de la confiance et de la sécurité intérieure, car là, je ne sais pas où je vais, je me sens coincée sur le plan pratique, administratif, et je ne peux plus me projeter professionnellement. Quand j’avais encore de l’énergie, j’avais suffisamment confiance pour me dire que ce bouleversement allait m’apporter du bien-être quelque soit la sortie. Je savais que j’allais vivre une période de turbulence intense. Mais là, je vais entrer dedans, et c’est source d’inquiétude.
Sur le plan sentimental, je me suis détachée, et je le regarde comme n’importe qui le regarde. Je comprends mieux les messages des autres, et leur regard pendant tous ces mois. J’aimais la vie qu’il m’offrait, c’est clair. Il me donnait une famille, et tout un univers de joie, de rire. Mais lui, que m’apportait il ? C’est triste et j’ai du mal à y penser.
Pendant 2 mois, je n’ai eu qu’une idée en tête, j’étais coupable. Je m’en voulais énormément. J’avais l’impression de l’avoir blessé au plus profond de lui. C’est peut-être le cas d’ailleurs, mais si c’est le cas, ce n’est pas moi seulement moi qui l’ai blessé volontairement, mais c’est ce que je suis qui l’a blessé. C’est triste. On pense que l’autre va nous apporter ce qu’on n’a pas. Moi, il m’apportait les amis que je n’ai pas, et j’ai fait tout ce que j’ai pu pour que ces amis deviennent mes amis, jusqu’à ce que je me rende compte qu’ils ne me plaisaient pas. Il m’a donné une famille, et je me suis rendu compte que je pouvais retrouver les miens. Mais lui, qu’est ce que je lui apportais qu’il n’avait pas, qu’est il venu chercher chez moi ? Mystère, bien sûr, car je ne suis pas dans sa tête. Il aurait fallu que j’y aille plus doucement et que je l’entraine peu à peu dans mon monde, mais je ne le savais pas, puisque je n’avais pas confiance en moi. J’ai pris son monde, et le mien, il y avait bien longtemps que je l’avais oublier. Mais qu’a t-il pu trouver, une femme jolie, intelligente, comme on me le dit tout le temps. Mais a quoi ça renvoie, une femme intelligente ? Au lieu d’apprendre, il s’est braqué. Il a essayé de me diminuer. Il a critiqué "mes beaux mots et mes belles paroles, qui ne veulent rien dire". Méchanceté gratuite car je ne cherche pas les beaux mots et les belles paroles pour me montrer. C’était son regard sur lui-même qui était mis à mal. Et aujourd’hui, je le sens blessé. Il me disait que j’étais la tête, et lui les mains, mais je lui ai enlevé les mains en demandant à T de m’aider à finir les travaux. Il n’a pas pu comprendre que ça n’avait aucune importance pour moi qu’il soit moins que moi sur certains plans, car moi, je regardais là où il était plus que moi. Mais je peux comprendre que sa façon de voir les choses soient blessantes.
Il s’est passé ce que j’avais prévu qu’il se passerait dès le début de la relation quand il me répétait sans cesse que j’allais me lasser de lui. Je savais intuitivement que ça détruirait notre relation. Il aurait fallu que je le laisse dans son monde et que je permette des allers retours pour qu’il me prenne à petites doses. Mais comme je n’avais pas mon monde, ce n’était possible qu’avec beaucoup de souffrance pour moi.
Et maintenant, et dans 6 mois s’il revient ? Il se sera ressourcé, reconstruit, "réalisé". Il reviendra peut-être avec un bagage à m’offrir. Si j’étais capable de rester dans la confiance et la gratitude, peut-être que l’ouverture serait encore possible. Il me reste à créer mon monde, et là, ça coince.
Des années à me nier, comment puis je tout changer en si peu de temps. Je progresse petit à petit avec les défis que je dois traverser. Mais en faite, ce défis n’est pas mauvais, car il me sort de ma position de soumise au travail, et me permet d’expérimenter ma capacité à défendre mes intérêts, et à me positionner.
Petite Corinne, quand je te regarde, je te vois souvent avec ce regard butté. Tu as raison, on va les avoir. Tu t’es soumise. Pourquoi tu t’es soumise ? Et pourtant, tu t’es bien battue ! Mais c’est vrai que les leçons de moral au petit réveil, y avait de quoi perdre confiance en soi. La grand-mère qui te traite comme un monstre pendant des années, là, tu n’avais guère le choix que de te tasser sur toi-même. Pourtant, tu as vu ce qu’on est devenu, ce n’est pas mal quand même. Regarde les, eux, à quoi ils sont arrivés ? C’est bien toi qui a grimpé, et sans eux. Tu n’es pas l’anomalie de ta famille, tu était enfant de la terre, venue pour exprimer ce qu’elle est et moi, j’aime ce que tu es. Alors, maintenant, je prends ta main, et on y va. On repart de là, quand tu avais ce regard butté et que tu ne trouvais pas d’adulte capable de te serrer contre toi et de te rassurer. Maintenant, je suis là, et on y va.