que de lutte en moi de questions qui tournent en rond

6e jour

hier et aujourd’hui, je me suis endormie pendant 1h30 dans l’après-midi et hier soir dans mon lit, j’étais bien sous ma couette. La pression retombe, je suis plus calme, mais toujours angoissée, et sans envie, et c’est pénible, car j’ai du mal à construire ma vie. J’ai toujours ce besoin de parler, d’être en contact avec quelqu’un. Je ne suis pas guérie, hélas, mais je vais tout de même beaucoup mieux :
- j’arrive à résister à l’angoisse, qui ne me paralyse plus même si les efforts sont très difficiles à faire. Mais je suis motivée par mon envie de guérir. Pour le moment, c’est toujours Juan mon moteur, mais je sais que tout ce que je fais par rapport à lui, me sert à moi.
- je poursuis mes objectifs :
* faire le vide dans cette maison et la rendre agréable, mais quel boulot!
* garder un rythme de vie normal, manger, dormir, gérer mes affaires
* garder propre net pour avoir cette fierté quand je rentre chez moi
* faire attention à mon apparence de façon à ce que mon image me renvoie plus cette impression d’être une merde
* je n’arrive pas à atteindre mon dernier objectif qui est de ne plus avoir besoin de la présence de quelqu’un. Je voudrais y arriver, j’y tiens très fort. C’est pour cela que je reprends ce journal intime. J’ai arrêté FB, mais j’ai gardé le groupe des copinettes, qui ne me répondent plus. Il faut que j’arrête de me livrer en pâture. Ce n’est pas normal qu’elles ne me répondent plus. Je ne sais même pas pourquoi, mais je retourne toujours tout contre moi, je me dis que je les lasse. Je garde Fab, mon cher Fab, qui de toute façon ne sait que rester neutre, et en plus, me connait bien. Et puis Sam, qui est de bons conseils. Mais ce n’est pas normal tout ça. J’essaie de résister à l’envie de me réfugier auprès d’Eric. Pour ce qui est de Phil, aucune importance, même si les moments passés à ses côtés sont très très agréables. Je me dis, que quand l’heure sera venue, et que je serai épanouie, heureuse, stable, libre, alors il sera temps et je me dirigerais vers ce qui me conviendra.
- Par contre, même si j’ai encore ces pulsions que j’ai du mal à contrôler, je sais maintenant faire des choix, et me positionner, dire non, me respecter. Et ça, c’est super bien.
- j’ai aussi changé l’image que j’ai de moi. J’arrive maintenant à me donner de la valeur. J’arrive à croire en moi, en ce qu’il y a en moi, à ma force, à l’impact que je laisse sur les gens, à ma capacité à plaire à n’importe qui. Et ça, c’est super bien aussi. Ca rend ma vie légère, et sécurisante.

Je vais parler de mon petit Juan. Ici, je n’embête personne.

J’ai été très perturbée avec lui, prenant tout sur le dos. C’était ma peur qui me guidait. Je n’osais pas m’opposer car j’avais en face de moi quelqu’un qui tranche dans le vif, et je me serais fait éjectée. Mais que j’ai eu tord, car je me suis faite éjectée quand même mais avec bcp plus de souffrance. Mais l’erreur est telle là, car au moment où j’aurais du me défendre, j’étais déjà trop accro pour le faire, et si j’ai été accro, c’est aussi parce que j’avais un besoin immense de protection et de tendresse, me priver de Juan était insupportable, et ça l’a été avant même que je sois amoureuse de lui. Ca aussi c’est bizarre. Il aurait fallu que je trouve ma sécurité intérieure avant de le rencontrer, ce qui fait que je ne me serais pas attachée comme ça, que j’aurais pu prendre du recul. C’est dommage! ! J’aime tellement sa gentillesse. Il s’est lassé que je m’en veux. Il m’a alerté, il n’a pas pu me stopper. Merde de merde
L’ai-je perdu ?
Si c’est un fait que j’ai mal agi, lui aussi n’est pas tout blanc dans cette histoire. C’est sûr qu’il n’a plus envie de revivre ce qu’il a vécu avec moi, ma tension, mon agitation, mes peurs, mon manque de confiance. Mais je sais aussi que je lui manque et que ça ne va pas partir comme ça, au contraire, ça va se renforcer au fil du temps. Ma seule et unique chance, c’est qu’il ressente le besoin d’être à deux dans la stabilité, qu’il accepte de faire quelques concessions, surtout quand il verra que Fredo donne son temps à Corinne, et Eric y arrivera un jour, et me remplacer n’est pas chose facile. Alors, aura t-il la curiosité de venir voir ce qui se passe ? J’en ai l’intime conviction, mais par moment, cette conviction vacille. Juan est quelqu’un qui maintient les contacts. Juan est quelqu’un qui a besoin de s’expliquer, besoin d’avoir la conscience tranquille. Juan est quelqu’un qui fait ce qu’il veut sans tenir compte des autres, et Juan est malheureux. Et puis, qu’a t-il fait les fois précédentes. La dernière, quoi qu’il en dise, il n’a pas hésité une seule seconde pour aller au restau avec moi, et pour revenir dans mon lit.

En attendant, le plus important c’est moi. Il faut absolument que je m’en sorte. Je ne veux plus souffrir. J’arrive au bout de tout ça, même si ceux qui sont les plus proches de moi me disent que je n’ai pas changé.
Je suis épaulée par Samira et j’écoute ses conseils. Je me bats avec ma douleur et évitant de retomber dans mes travers. Le pauvre Eric si heureux de m’avoir rencontré et plein d’espoirs a vu son rêve s’effondrer ce soir. C’est triste, mais en même temps libérateur pour moi. J’ai envie de choisir, je n’ai plus envie de contrainte, ni de ce sentiment de dépendante, ça me saoule, j’en ai marre de ressentir ça. Finalement n’est ce pas le début de le fin de ma dépendance. Je suis maintenant capable de capter cette sensation subtile que je confondais avant avec des sentiments, et je m’en méfie comme de la peste.
J’ai envie d’une petite vie à moi, une base sur laquelle je peux tranquillement me construire une petite vie faite d’amitié, de plaisir, de rencontre, de joie, de gaité. Je n’ai plus envie d’avoir cette sensation d’être rien.

Mais pour le moment, je n’ai pas retrouvé mes envies. Ma gaité se mélange très vite à ma peine. C’est lourd lourd.

Je veux donner une chance à Juan, et je veux la lui donner parce que j’aime la personnalité de cet homme et ça, on ne me l’enlèvera pas de la tête. Mais si un jour il me revient, il faudra que ça soit comme au début, tendresse, bonheur partagé, confiance en nous, et surtout surtout, maintenant qu’on se connait mieux, il faudra qu’on apprenne à se parler.

Je pense qu’il lui faudra du temps. Pour l’instant, il a besoin de sa vie de célibataire, il a besoin de sa tranquillité et de calme. Ca ne peut être que passager, car ce qui l’a poussé vers moi au début, va revenir. Et il va vite se rendre compte que j’ai réellement changé. J’imagine mal qu’une autre femme puisse me remplacer. Je ne crois pas du tout qu’il aie le coeur à ça. Un jour, il aura envie de me parler, et ce jour là, tout se jouera. L’attirance devrait être au RV, moi j’y crois, et je vais suivre mon instinct, y a pas de raison.